Les abbayes de Côte-d’Or. Piété et pouvoir (page 5/6)
Sursaut et déclin des abbayes du XVIe au XVIIIe siècle

Liste des principaux documents exposés sur cette page :

 

 

Grand prieuré de Saint-Vivant de Vergy

Elévations et plans (projet partiellement réalisé) par l’architecte Caristie, 1765

A.D.C.O., J 3539


 

 

 

Abbaye Saint-Bénigne de Dijon : le cardinal Mazarin, abbé commendataire

Prises de possession de l’abbaye par ses abbés commendataires, 1658

A.D.C.O., 1 H 39

 

 

Abbatiale Saint-Bénigne de Dijon : clocher

Elévation par Pierre Le Mousseux (projet non réalisé), 1740

A.D.C.O., 1 H 135

 

 

Rennes : hôtel de ville, tour centrale

Réalisation de Jacques Gabriel

Photographie, février 2004

A.D.C.O., non coté

 

Abbaye Saint-Bénigne de Dijon : palais abbatial

Projet de reconstruction (partiellement réalisé).

Élévation et coupe du pavillon à construire, par l’architecte Saint-Père, 1766

A.D.C.O., 1 H 138 

 

  

Abbaye de Moutier-Saint-Jean : pillages par les huguenots puis par les ligueurs catholiques.

Procès-verbaux, rapport et dépositions des vols et profanations,

1567 et 1590 (document dressé en 1647)

A.D.C.O., 8 H 62

 

 

Portail de l'abbaye de Moutiers-Saint-Jean : photographie, septembre 2004

 

 

 

Abbaye Notre-Dame de Cîteaux : pillages commis par les

troupes impériales de Gallas

Procès-verbal et rapport des destructions, incendies, pillages, profanations commis en 1636 et qui faillirent être fatals au monastère, dont les moines sont réfugiés à Dijon.

A.D.C.O., 11 H 31

 

 

  

 Saint-Jean-de-Losne : retraite des Allemands après le siège (1636)

Gravure, XIXe siècle

(Les fêtes de Saint-Jean-de-Losne. Cinquantenaire de 1886.)

 

 

  

Abbaye de Cîteaux

Vente des biens nationaux : procès verbaux, 1791

A.D.C.O., 1 Q 186

Vestiges du grand dortoir ou définitoire : photographie,1998

A.D.C.O., 8 Fi 11

 

Sursaut et déclin des abbayes du XVIe au XVIIIe siècle

Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les abbayes tentent d’enrayer leur déclin par la rénovation, la modernisation ou la reconstruction totale des bâtiments.

 

 

  

 Grand prieuré de Saint-Vivant de Vergy

Elévations et plans (projet partiellement réalisé) par l’architecte Caristie, 1765

A.D.C.O., J 3539


L’élégance et la qualité des bâtiments reconstruits après 1765, à partir de ce projet de Caristie, moins ambitieux que celui d’autres concurrents, s’inscrivent dans la tentative de renouveau monastique du XVIIIe siècle. 

L’importance des locaux consacrés à l’activité vinicole prouve le pouvoir économique de ce prieuré, propriétaire de crus renommés à Vosne, servi par très peu de moines. 

 Mais l’affaiblissement des abbayes reste profond, aggravé par la pratique de la commende. 

  

 

Abbaye Saint-Bénigne de Dijon : le cardinal Mazarin, abbé commendataire

Prises de possession de l’abbaye par ses abbés commendataires, 1658

A.D.C.O., 1 H 39


La pratique de la commende consistait, pour un souverain, à faire élire abbé un clerc, voire un laïc, pour le récompenser, en lui attribuant les revenus de la communauté. Le bénéficiaire ne résidant généralement pas, l’autorité abbatiale était exercée sur place par un prieur claustral élu par la communauté. Les rois de France généralisèrent ce système dès le XVIe siècle, privant ainsi les plus grandes abbayes des moyens financiers indispensables à leur fonctionnement normal et les condamnant au déclin matériel au moment où la crise des vocations monastiques sévissait.

Le cardinal Mazarin reçut ainsi en commende, entre autres, l’abbaye Saint-Bénigne de Dijon, rendant les revenus de celle-ci peu disponibles pour des travaux architecturaux d’envergure qui fleurissent surtout au XVIIIe siècle. 

 

 Abbatiale Saint-Bénigne de Dijon : clocher

Elévation par Pierre Le Mousseux (projet non réalisé), 1740

A.D.C.O., 1 H 135

 

 

 

 Rennes : hôtel de ville, tour centrale

Réalisation de Jacques Gabriel

Photographie, février 2004

A.D.C.O., non coté

 

Contemporaine du projet de clocher de Saint-Bénigne de Dijon par Le Mousseux (1734-1743), la réalisation de J. Gabriel pour Rennes donne une idée de ce type d’édifice. 

  


  Abbaye Saint-Bénigne de Dijon : palais abbatial

Projet de reconstruction (partiellement réalisé).

Élévation et coupe du pavillon à construire, par l’architecte Saint-Père, 1766

A.D.C.O., 1 H 138 


Le XVIIIe siècle connaît une fièvre de reconstruction, souvent menée par des abbés d’origine locale. Ils souhaitent adapter ou reconstruire des édifices gothiques délabrés, froids et inadaptés au mode de vie du siècle. Ils espèrent attirer aussi de nouvelles vocations par de beaux bâtiments prestigieux et confortables, de vrais palais avec larges fenêtres, escalier de prestige, boiseries, … conformément au statut social des moines.

À défaut de détruire et de remplacer leur abbatiale gothique par une église moderne, faute de moyens financiers, les moines de Saint-Bénigne envisagent de la surmonter d’un clocher lui même baroque.

Beaucoup de ces chantiers s’interrompent faute de moyens, malgré les ventes de bois engagées ou l’endettement contracté.

La richesse de ces abbayes provoque les jalousies et excitent les convoitises. Depuis des siècles, elles constituent des proies aisées pour les bandes armées menées par des nobles et responsables des déprédations les plus désastreuses pour ces communautés.

 

 Abbaye de Moutier-Saint-Jean : pillages par les huguenots puis par les ligueurs catholiques.

Procès-verbaux, rapport et dépositions des vols et profanations,

1567 et 1590 (document dressé en 1647)

A.D.C.O., 8 H 62 

 

  

 

Portail : photographie, septembre 2004

 

  

 

Abbaye Notre-Dame de Cîteaux : pillages commis par les

troupes impériales de Gallas

Procès-verbal et rapport des destructions, incendies, pillages, profanations commis en 1636 et qui faillirent être fatals au monastère, dont les moines sont réfugiés à Dijon.

A.D.C.O., 11 H 31


Pendant la guerre de Trente Ans, le redressement des Impériaux, mené par le très catholique Ferdinand II de Habsbourg, menace la France de Louis XIII sur plusieurs fronts. L’armée impériale du général autrichien Gallas ravage la Bourgogne, alors province frontière. Tenue en échec en 1636 devant Selongey et Saint-Jean-de-Losne, elle profane et pille Notre-Dame de Cîteaux. 


Saint-Jean-de-Losne : retraite des Allemands après le siège (1636)

Gravure, XIXe siècle

(Les fêtes de Saint-Jean-de-Losne. Cinquantenaire de 1886.)

Lieux de concentration de richesses, mal défendues, les abbayes ont toujours attiré les prédateurs. Dès le IXe siècle, les monastères, dispersés dans les campagnes bourguignonnes, subissent pillages et profanations, quelquefois du fait même de leurs moines révoltés !

Les dévastations subies aux XVIe et XVIIe siècles les affaiblissent souvent définitivement. 


 

 Abbaye de Cîteaux

Vente des biens nationaux : procès verbaux, 1791

A.D.C.O., 1 Q 186

 

 

 

Vestiges du grand dortoir ou définitoire : photographie,1998

A.D.C.O., 8 Fi 11

 

Précurseur des mesures révolutionnaires, un édit de 1768, pris à la suite des travaux de la commission des Réguliers instituée en 1766, supprima neuf ordres et congrégations, ordonna de fermer toutes les maisons bénédictines qui abritaient moins de sept moines et transféra leurs biens, aux séminaires souvent. L’Eglise de France prenait ainsi la mesure de la forte crise du monde monastique : en 1789, vingt moines vivaient à Saint-Bénigne, six à Saint-Pierre de Bèze, environ cinquante à Cîteaux, dont les trois quarts assignés à résidence pour raison disciplinaire.

            La législation votée en 1790 par l’Assemblée constituante abolit les vœux perpétuels et organise la sécularisation des biens de l’Église. Elle impose ainsi une fin radicale aux tentatives de réorganisation du monachisme en France amorcées dès le milieu du siècle. Achetés par des entrepreneurs intéressés, beaucoup de bâtiments réguliers disparaîtront au cours du XIXe siècle, dépecés et vendus, pierre par pierre, grille après grille, boiserie après boiserie, couverture de plomb après couverture de plomb, pour le plus grand profit de leur propriétaire.

Le procès verbal dressé en vue de la mise en adjudication de l’abbaye de Cîteaux en 1791 décrit les biens proposés, en insistant sur la taille de l’église par exemple —  44 toises de long (une toise mesure 2,43 mètres) —, sur le fait qu’elle soit couverte de plomb et voûtée en maçonnerie, et remarque surtout que « le tout peut produire environ 200 milliers de pesants de plomb » ! Vendu en 1791 à une famille noble, cet immense édifice ne laisse aucune trace en 1807.

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Le résultat des ces destructions post-révolutionnaires s’observe aujourd’hui à travers les ruines subsistantes de la plupart des établissements concernés.

Gravures du XIXe siècle ou photographies actuelles sont aussi proposées ci-dessous :


 

Chartreuse de Lugny, gravure de Nesle, Album pittoresque de l’arrondissement de Châtillon-sur-Seine, XIXe siècle (photographie) ; photographie, août 2004 ;

 


 Chartreuse de Champmol : Puits de Moïse, gravure du Voyage pittoresque en Bourgogne, 1833 (photographie) ;

 

 

Abbaye de Molesme : ruines, gravure du Voyage pittoresque en Bourgogne, 1833 (photographie) ; photographie, 2004 ;

 

 

Abbaye de Moutier-Saint-Jean : deux photographies, août 2004.

  

 

Abbaye du Val-des-Choues : ruines, gravure de Nesle, Album pittoresque de l’arrondissement de Châtillon sur Seine, XIXe siècle (photographie) ; photographie, août 2004 ;

 

 

Château de Pothières : gravure de Nesle, Album pittoresque de l’arrondissement de Châtillon sur Seine, XIXe siècle (photographie) ; photographie, août 2004 ; 


 

Abbaye de Saint-Seine : ruines, gravure du Voyage pittoresque en Bourgogne, 1833

(photographie) ; photographie, août 2004 ;  

 

 

Abbaye de Flavigny : ruines, gravure du Voyage pittoresque en Bourgogne, 1833 (photographie).

 

 


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